Revenir au travail après une absence prolongée n’est jamais facile. Imaginez ce qu’il en est si cette absence est due à un problème de santé mentale. L’obstacle peut sembler insurmontable et nuire à un retour qui serait bénéfique pour l’employé, comme pour l’entreprise. Sachez que votre gestion peut faire la différence!
Il y a quatre mois, Georges, un de vos employés, a dû s’absenter du travail pour des raisons de santé. Comme plusieurs autres employés avaient l’habitude de le fréquenter hors du travail, le bruit a vite couru quant aux raisons de son absence : il s’agissait d’une dépression.
Durant son absence, vous avez gardé le contact avec lui. Et vous avez procédé à un suivi médico-administratif serré en termes de gestion de l’invalidité. Or vous venez d’apprendre qu’il tentera un retour au travail la semaine prochaine, ce qui vous enchante, parce que son expertise vous manque. Mais, en même temps, vous êtes un peu inquiet. Comment l’accueillir? Que faut-il lui dire? Est-ce qu’il tiendra le coup? Comment les autres employés réagiront-ils? Le soir venu, vous partagez vos inquiétudes avec votre conjointe qui vient justement d’assister à une formation sur le sujet. Elle vous confirme que lorsque le gestionnaire gère bien le retour au travail, après une absence pour un problème de santé mentale, le risque de rechute diminue considérablement. Voici des principes à suivre qu’elle partage avec vous…
Les personnes aux prises avec des problèmes de santé mentale sont souvent stigmatisées par les pairs et ont peur d’être jugées. Or il est important que l’employé se sente soutenu par son gestionnaire et par ses collègues de travail. L’information et la formation des gestionnaires et du personnel sur la problématique de la santé mentale s’avère donc un atout.
Comme le retour au travail pourrait être difficile pour l’employé, on peut faire certains accommodements : un retour progressif, l’adaptation de l’horaire de travail et l’allègement de certaines tâches en sont des exemples. Certains proposent la mise au point d’un plan de retour au travail.1
Un gestionnaire n’a pas les compétences pour traiter la maladie… et ce n’est pas son job! En ce sens, il est nécessaire d’être empathique et de soutenir l’employé, mais on ne peut lui prodiguer des conseils de nature personnelle. Si l’employé craint le retour au travail, il ne faut pas hésiter à l’écouter, à discuter avec lui des adaptations pouvant être effectuées, et à le rassurer sur le plan professionnel (notamment quant aux mesures prises au travail). Mais s’il manifeste des craintes qui ne sont pas liées au travail, et sur lesquelles vous n’avez aucun contrôle, il est préférable de le référer aux personnes compétentes, notamment les ressources disponibles dans le cadre de votre programme d’aide aux employés (PAE).
Au retour d’un employé absent depuis longtemps, il est possible que les collègues de travail ne comprennent pas les accommodements consentis ou qu’ils lui posent mille et une questions! Pour éviter les malaises ou les tensions, il y a lieu de préparer les collègues à ce retour, en leur demandant leur collaboration et en leur expliquant les mesures prises. À moins que l’employé n’en parle lui-même, le diagnostic doit demeurer confidentiel.
Le retour au travail est une démarche qui peut très bien se dérouler ou encore se heurter à un certain nombre d’obstacles. Il faut donc exercer un suivi auprès de l’employé et de son superviseur, pour vous assurer que tout se déroule comme prévu. Ainsi, il peut être approprié de réévaluer et de modifier les mesures qui ont été choisies. Votre objectif est de vous assurer que la personne demeure au travail et qu’il n’y ait pas de rechute. C’est alors que la démarche de retour au travail sera profitable pour tous.