Chaque été, certaines tâches deviennent davantage difficiles à effectuer en raison de la chaleur, et ce, surtout en période de canicule. Pourquoi? L’organisme humain doit maintenir, en tout temps, sa température interne à 37 °C et, pour ce faire, en ambiance chaude, certains mécanismes se mettent en marche. Ainsi, la chaleur à l’intérieur du corps est transférée vers la peau, par une circulation sanguine périphérique plus importante : il y a alors augmentation de la fréquence cardiaque. Pour abaisser la température de la peau, la transpiration est un mécanisme de choix! Résultat : notre corps se fatigue et se déshydrate plus rapidement et cela peut entraîner une baisse de la capacité physique et intellectuelle.
Dans un environnement très chaud, on peut observer des troubles de perception, une diminution de la vigilance, une fatigue transitoire (avec parfois des signes d’impatience et d’irritabilité). Une sudation abondante et prolongée peut occasionner, par la suite, des problèmes comme :
Le pire scénario, c’est lorsque le corps ne peut plus se refroidir. Nous faisons alors face au coup de chaleur! Les symptômes peuvent être les suivants : température interne du corps se situant au-dessus de 40,5 °C, sudation réduite ou nulle, peau chaude et sèche, pouls rapide, délire, perte de conscience, etc. Le coup de chaleur peut être mortel s’il n’est pas traité rapidement. Il va donc sans dire que l’exposition à la chaleur peut entraîner des risques pour la santé et la sécurité!
Avez-vous des employés travaillant à l’extérieur qui effectuent des travaux physiques importants? Sachez que les cas d’atteintes thermiques les plus sévères sont souvent observés dans de tels contextes. Pour le travail à l’intérieur, possédez-vous des procédés de fabrication qui émettent beaucoup de chaleur? Ce facteur est non négligeable quand vient le temps de se poser la question : est-ce que mes travailleurs sont à l’abri d’un coup de chaleur?
Les premiers symptômes ne doivent donc pas être pris à la légère. En effet, le coup de chaleur guette, et ce, surtout en début de saison, lorsque les individus ne sont pas acclimatés; leur corps n’étant pas encore en mesure de se refroidir assez rapidement. Des mesures de prévention s’imposent : boire de petites quantités d’eau fréquemment, alléger la charge de travail, aménager des temps de pauses supplémentaires, etc.
Pour maximiser l’efficacité des mesures préventives, il importe de mesurer le niveau d’exposition à la chaleur, par l’évaluation des contraintes thermiques.
Le Règlement sur la santé et la sécurité du travail (RSST) fournit les valeurs limites admissibles d’exposition à la chaleur. À l’annexe V, on retrouve l’évaluation des contraintes thermiques selon l’indice WBGT1 (indice où la température de l’air, son humidité et la température moyenne de rayonnement sont considérées pour donner un résultat global). Dans le cas du travail en continu, on compare l’indice WBGT moyen avec la charge de travail (léger, moyen ou lourd), évaluée sur 60 minutes. Lorsqu’il y a contrainte thermique, des périodes de repos sont prévues en fonction de la nature du travail effectué.
À titre d’exemple, par une journée chaude, pensons à des peintres portant des combinaisons (style Tyvek) offrant une protection contre les contaminants de la peinture en poudre. Ces travailleurs soulèvent des pièces de métal de différents formats, les accrochent sur des rails et les vaporisent de peinture avant leur passage dans un four, à proximité de leur poste de travail. Pouvez-vous établir s’ils sont en situation de contrainte thermique?
Pour y répondre, il faut considérer plusieurs paramètres :
Souvenez-vous que le travail en période de chaleur intense ne doit pas être pris à la légère!
1. L’indice de température au thermomètre à globe à boule humide Wet Bulb Globe Temperature.