Après avoir abordé dans le précédent volet de cette chronique les risques que posent la chaleur accablante et les rayons UV pour les travailleurs et les travailleuses, nous complétons ici cet inventaire (non exhaustif) en examinant la maladie de Lyme, propagée par les tiques, et les dangers de la foudre.
La maladie de Lyme, qui tire son nom d’une petite ville du Connecticut où l’on a recensé pour la première fois (dans les années 1970) une grappe d’individus manifestant des symptômes, peut se transmettre par la piqûre d’une tique porteuse de la bactérie Borrelia burgdorferi.
Aucun vaccin n’est pour l’instant disponible pour contrer cette maladie. Il incombe au travailleur de démontrer qu’il a effectué un travail menant à une contamination par ladite bactérie pour bénéficier de la présomption de maladie professionnelle à l’égard de la parasitose (voir l’Annexe A du Règlement sur les maladies professionnelles). Les personnes œuvrant en extérieur, principalement dans les domaines forestiers, agricoles ou de l’aménagement paysager, sont particulièrement à risque de piqûres.
Les tiques évoluent en quatre stades, passant de l’œuf, à la larve, à la nymphe et à la forme adulte. Les nymphes sont essentiellement présentes en saison estivale. On les retrouve dans des endroits humides – elles ont une aversion pour le soleil – tels les boisés, les amoncellements de feuilles mortes, les herbes hautes, les jardins, etc. En raison de leur plus petite taille (la grandeur d’une graine de pavot), les nymphes sont plus difficiles à détecter, ce qui les rend particulièrement dangereuses. Cela étant, toutes les tiques ne sont pas infectées. Selon les régions, la proportion de tiques porteuses peut varier de 10 % à plus de 40 %.
Au Québec, les tiques se retrouvent principalement dans le sud de la province, surtout dans la région de l’Estrie. Plus de 700 cas de piqûre ont été dénombrés en 2021. Or, selon les Centres de contrôle et de prévention des maladies américains (CDC), les cas réels de piqûre de tique seraient environ 10 fois supérieurs au nombre de cas recensés.
Comme pour plusieurs autres maladies, la prévention et la détection précoce demeurent les meilleurs moyens de gérer les risques de piqûre. Par exemple, il est rare de développer la maladie de Lyme lorsqu’une tique est correctement retirée 24 heures (ou moins) après la piqûre.
Parmi les symptômes de la maladie, on note la fièvre, les éruptions cutanées, la fatigue, des rougeurs à la peau (qui touchent 70 à 80 % des personnes infectées) et les étourdissements. Les cas plus sévères, souvent non diagnostiqués ou non traités par antibiotiques, incluent de l’arthrite, des palpitations et des atteintes au système nerveux.
Pour limiter les risques, avant de vous aventurer dans des lieux favorables à la présence de tiques :
Après avoir fréquenté des lieux susceptibles d’abriter des tiques :
Si vous constatez une piqûre :
Pour de plus amples informations sur la maladie de Lyme, rendez-vous sur la page des gouvernements québécois et canadien, celle de l’Association québécoise de la maladie de Lyme, et reportez-vous aux outils trilingues de l’INSPQ, qui offre aussi une formation interactive gratuite en ligne sur la prévention des piqûres.
Au Canada, la foudre tue chaque année 2 à 3 personnes et en blesse quelque 180 autres. Or, il ne suffit pas d’être atteint directement par la foudre pour en subir les conséquences – parmi lesquelles on compte les brulures, les arrêts respiratoires et les invalidités permanentes –, puisque tout individu se trouvant près du point d’impact est aussi à risque.
En présence de cellules orageuses, aucun endroit extérieur n’est pleinement sécuritaire. Cette réalité touche particulièrement les travailleuses et travailleurs œuvrant dans les secteurs de la voirie, de la construction (sur les toitures, entre autres), de la réparation d’installations énergétiques, les sauveteurs, le personnel de piste des aéroports, ainsi que les ouvriers de l’agroalimentaire.
Plusieurs actions doivent être menées bien avant qu’un orage se manifeste afin d’éviter d’être atteint par une décharge électrique ou de se trouver à proximité :
À l’approche des éclairs, et ce, dès que vous entendez le tonnerre, mettez-vous à l’abri dans un bâtiment fermé muni d’une plomberie et de filage électrique traditionnel (les tentes et aménagements sommaires ne constituent pas des protections véritables), qui pourront absorber toute décharge. Une fois à l’intérieur :
Si vous ne pouvez atteindre un tel bâtiment :
Afin de venir en aide à une victime de la foudre :
Enfin, avant de reprendre ses activités, il est recommandé d’attendre au moins 30 minutes après avoir entendu le tonnerre pour la dernière fois.
Pour en savoir plus sur la gestion des risques d’exposition à la foudre, consultez les sites Web de la CNESST, du CCHSST et du gouvernement du Canada.
Note : Le présent article ne se veut pas exhaustif. Il est publié à titre indicatif seulement et ne peut se substituer à l’avis d’un médecin ou d’un professionnel de la santé. Nous vous invitons à les consulter pour tous conseils et recommandations d’ordre médical.