Le bruit en milieu de travail représente toujours une source importante de problèmes de santé pour les travailleurs et il n’est jamais simple de limiter ses effets à long terme. Des étudiants en pharmacie de l’Université de Montréal se sont penchés sur les effets néfastes du bruit sur les travailleurs en allant au-delà des problèmes connus de surdité professionnelle. Ils ont aussi identifié des solutions simples pour atténuer l’effet du bruit.
Ci-dessous, nous reproduisons, avec leur permission, leur texte sur le sujet.
La promotion de la santé est au cœur des responsabilités des professionnels de la santé. En tant que futurs pharmaciens, dans le cadre d’un cours portant sur le service à la communauté, nous nous sommes penchés sur la problématique de l’exposition à de hauts niveaux de bruit chez les travailleurs québécois. Nous avons entrepris de rédiger un mémoire portant sur le bruit au travail en ciblant particulièrement le côté législatif, les conséquences physiologiques et psychologiques ainsi que les techniques de réduction de bruit.
La législation en matière du bruit se fait de plus en plus restrictive à travers les pays et la plupart ont maintenant une limite de 85 dB(A) pour un temps d’exposition de huit heures. Au Canada, seul le Québec garde une limite de 90 dB(A). Limiter le bruit est de nos jours une source de problème plus qu’autre chose pour les entreprises. Toutefois, vous verrez qu’il est dans l’intérêt à long terme des employeurs de créer un environnement sonore non dommageable pour la santé de leurs employés.
En effet, il est maintenant grandement connu que le bruit, à une trop haute intensité, occasionne différents problèmes de santé chez le travailleur qui y est exposé pendant une longue période. Ces problèmes peuvent être de nature traumatique ou non.
Par problèmes de santé traumatiques, on sous-entend les problèmes auditifs tels que les acouphènes et la surdité. Les problèmes auditifs affectent une grande proportion des travailleurs. En effet, il est estimé qu’au Québec 400 000 des 2,5 millions de travailleurs risquent de développer ou ont des problèmes d’audition. Bien qu’ils ne soient pas un danger pour la vie des employés, ils peuvent causer des difficultés de communication affectant la qualité de vie des individus atteints.
Cela dit, le bruit ne cause pas uniquement des problèmes auditifs, mais est également un facteur de risque pour des problèmes de santé non traumatiques, plus subtils, mais tout aussi dangereux. Parmi ceux-ci, on mentionne les problèmes de santé cardiovasculaires, les troubles du sommeil et le stress. Par exemple, les travailleurs exposés seraient plus à risque de développer des problèmes d’hypertension ou encore de souffrir d’un infarctus du myocarde.
Toutefois, comment savoir si vos employés sont à risque de souffrir des problèmes précédents?
Voici quelques éléments qui pourraient vous mettre la puce à l’oreille.
Dans un tel cas, que pourriez-vous faire? Voici quelques idées pour atténuer l’effet du bruit.
En conclusion, il est important de ne pas négliger le bruit comme facteur de risque pour la santé des employés. Agir sur le bruit peut être un défi de tous les jours. Plusieurs techniques sont disponibles pour atteindre ce but. Bien appliquées, celles-ci peuvent améliorer le bien-être des employés et même l’efficacité de l’entreprise.
Par : Adel Ramdane Bellal, Naomi Constantin, Jiayao Fan, Maxime Filion, Julie-Émilie Huot-Marchand, Mathew Laquerre, Oriane Larouche, Maricia Sarkis, Karine Liu Te, Isabelle Toupin
Étudiants, Faculté de pharmacie, Université de Montréal
Note – Le mémoire final sera disponible sous peu et l’accès à ce document sera gratuit par l’envoi d’un courriel à julie-emilie.huot-marchand@umontreal.ca ou via notre page Facebook au https://www.facebook.com/bruitsante.
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