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Prévention et sécurité

Les pratiques de prévention chez les utilisateurs d’un poste informatisé
Publié le: 05/10/2015

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Particulièrement depuis les 15 dernières années, de nombreuses recherches démontrent que le travail prolongé à l’ordinateur peut occasionner différents types de troubles musculo-squelettiques (ex. : douleurs aux épaules, au cou, aux poignets). Dans le contexte d’une forte augmentation d’utilisateurs de poste informatisé, l’IRSST a conduit une recherche visant à connaître les pratiques de prévention auprès d’entreprises québécoises.

Plus précisément, les objectifs de la recherche de l’Institut de recherche Robert-Sauvé en santé et en sécurité du travail (IRSST) étaient les suivants : « […] de décrire ce qui se fait au Québec, de déterminer les approches les plus prometteuses, de décrire les difficultés rencontrées et, inversement, les conditions de succès. » En mai 2015, l’IRSST a alors publié le rapport Portrait des pratiques de prévention primaire et secondaire en bureautique au Québec chez les intervenants et dans les milieux de travail. Plusieurs conclusions intéressantes s’en dégagent, dont celles reliées aux actions préventives observées chez les 18 entreprises ayant participé à cette recherche. Le présent article vise à vous présenter 3 des nombreuses conclusions de ce rapport, car nous croyons qu’elles vous seront utiles dans votre démarche de prévention.

1. Les sites les plus à risque

Une des étapes de l’étude consistait à connaître les sites de douleur des utilisateurs de poste informatisé. Ci-après, un tableau présente les sites corporaux pour lesquels les employés questionnés ont dit ressentir de la douleur lors de la réalisation de leurs tâches.

Sites corporaux touchés par des douleurs
(selon des employés interrogés et affectés à des tâches informatiques*)

Sites corporels

% des employés interrogés ayant déclaré une douleur

Épaule

37 %

Colonne vertébrale (cou et dos)

34 %

Poignet

16 %

Autres

13 %

*Des employés ont déclarés des douleurs à plus d’un site.

2. Des actions de prévention

Le rapport de recherche présente aussi 5 regroupements d’actions préventives (voir ci-dessous) qui ont été implantés dans les milieux de travail visités. Il serait bien de vous en inspirer pour créer vos activités de prévention.

Cinq types d’actions de prévention observés
dans les entreprises interrogées

Types d’action

% des entreprises visitées ayant intégré ce type d’action de prévention

1er type d’action – Actions préventives relatives à la correction de poste de travail

 
  • Faire effectuer des évaluations de postes de travail par une personne ressource à l’interne

100 %

  • Demander des évaluations de postes à une ressource externe (cas plus complexes)

39 %

  • Entreprendre des tournées/visites ergonomiques préventives

20 %

2e type d’action – Actions préventives pour accompagner des changements qui surviennent au travail

 
  • Faire des tournées d’ajustements à la suite d’un réaménagement/déménagement

44 %

3e type d’action – Actions visant à accueillir les nouveaux employés

 
  • Effectuer des ajustements au poste de travail d’un nouvel employé

28 %

  • Promouvoir/sensibiliser le nouvel employé dès son arrivée

17 %

  • Remettre des documents relatifs à l’ajustement de son poste

11 %

  • Participer à une formation obligatoire

11 %

4e type d’action – Actions visant à sensibiliser, à former, à informer les employés et à offrir un service de santé et mieux-être

 
  • Rendre disponible sur intranet des renseignements (ex. : ajustement d’un poste, étirement, procédure)

61 %

  • Offrir une formation en ligne concernant l’adaptation d’un poste de travail

50 %

  • Effectuer des activités de sensibilisation (ex. : capsule, microformation, kiosque, entreprise en santé)

33 %

5e type d’action – Actions visant l’amélioration des compétences afin d’intervenir en prévention

 
  • Offrir une formation pour que des personnes (à l’interne) deviennent des personnes-ressources pour effectuer des ajustements de poste

39 %

3. Recommandations ergonomiques

Les chercheurs de l’Institut de recherche Robert-Sauvé en santé et en sécurité du travail se sont également intéressés aux types d’améliorations recommandées lors des interventions effectuées par les entreprises visitées.

D’abord, on note que le premier niveau de recommandation correspond à l’optimisation de l’utilisation des accessoires. Évidemment, le premier niveau d’intervention veut que l’on maximise l’efficacité de l’aménagement du poste de travail et de ses composantes. Dans de nombreux cas, le simple ajustement de la souris, du moniteur, du clavier ou de la chaise de l’employé permet de corriger, rapidement et facilement, les composantes déjà en place au poste de travail.

Par la suite viennent les étapes de modification et d’achat de nouveaux équipements lorsque l’étape initiale ne permet pas d’atteindre de bonnes conditions de travail.

Ces recommandations rappellent qu’une étude ergonomique d’un poste de travail exige inévitablement une étape de réglage des composantes en fonction des caractéristiques personnelles de l’utilisateur (latéralité, taille, acuité visuelle, etc.). Par la suite, il est possible que l’on doive modifier ou encore acheter des équipements mieux adaptés à l’utilisateur, ainsi qu’à l’activité de travail.

Sachez que l’IRSST envisage maintenant la possibilité de produire un guide portant sur les bonnes pratiques, à l’intention des entreprises québécoises.

Le Centre patronal SST offre également la formation Ergonomie de bureau : savoir aménager un poste de travail informatisé. De nombreux conseils pratiques reliés à l’aménagement d’un poste informatisé sont alors donnés.

 

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