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Prévention et sécurité

Les savoir-faire de prudence, vous connaissez?
Publié le: 19/11/2019

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La notion de « savoir-faire de prudence » provient d’outre-mer. Ce sont nos cousins « préventeurs » français qui l’ont d’abord adoptée, dès les années 1960, avec le premier « préventeur », Pierre Caloni. Elle découle des connaissances rattachées aux métiers anciens (ex. : le bâtiment, ici appelé construction), où des savoir-faire de toutes sortes étaient transmis des compagnons aux apprentis.

Elle se définit ainsi : toute pratique informelle de sécurité (non officialisée, non normalisée) issue de l’ingéniosité ou de l’expérience d’un travailleur ou d’un groupe de travailleurs, ayant pour but la réduction des risques d’accident.

Le menuisier qui remet toujours son marteau à sa ceinture afin d’éviter que ce dernier ne tombe sur la tête d’un collègue et le préposé à l’emballage des paquets de bois d’une scierie qui prend bien soin de couper l’excédent de courroie de métal ceinturant les pièces afin que personne ne se coupe en circulant près des marchandises représentent deux bons exemples de savoir-faire de prudence.

Vous avez des travailleurs qui n’ont pas d’accident? Allez les voir et demandez-leur comment ils exécutent leur travail. Vous découvrirez peut-être des savoir-faire de prudence. Cela vous permettra de bonifier votre programme de prévention de quelques ajouts.

Savoir-faire : la démarche…

Le fait d’instaurer une démarche où les savoir-faire sont en vedette peut comporter un avantage supplémentaire au rehaussement de votre niveau de sécurité : vous allez motiver vos travailleurs en faisant ressortir leurs bons coups et en les publicisant. Nous vous proposons ici une démarche simple en cinq étapes :

  • Premièrement, vous allez informer vos gens. L’ensemble du personnel doit savoir ce qu’est un savoir-faire de prudence et pourquoi on les recherche.
  • Deuxièmement, il faut tout simplement partir à la cueillette des savoir-faire, en groupe, en comité paritaire, tout seul, peu importe, pourvu que l’ensemble des superviseurs et des travailleurs soit sollicité. L’important à cette étape est d’accumuler le plus de savoir-faire possible. À ce titre, il faut demeurer alerte, puisque ces petits trésors se cachent quelquefois chez les gens timides ou chez les gens persuadés que leurs savoir-faire de prudence sont sans importance.
  • Troisièmement, il s’agit de faire valider les savoir-faire recueillis. Pourquoi ne pas utiliser le comité santé et sécurité pour cette tâche?
  • Quatrièmement, une fois validés, insérez les savoir-faire dans un outil existant, comme les descriptions de tâches ou les procédures de travail.
  • Finalement, des échanges doivent avoir lieu avec l’ensemble des superviseurs afin de parler de l’importance de présenter les descriptions ou procédures révisées en insistant sur les savoir-faire de prudence à chaque fois qu’on accueille un nouvel employé ou qu’on réaffecte un travailleur à un nouveau poste.

Faciles à faire, les savoir-faire…

Nous abordons dans notre conférence Aujourd’hui je ne le fais plus! les avantages des savoir-faire de prudence. Et ils sont nombreux. L’un des plus importants est qu’ils visent la valorisation des compétences existantes; ce qui explique qu’une démarche basée sur les savoir-faire est souvent bien reçue par les employés. Les savoir-faire contribuent aussi à la réduction des risques d’accident. Ils exigent peu de formation, ils sont peu coûteux à appliquer, ils s’intègrent bien aux activités de santé et sécurité courantes, ils favorisent les échanges en prévention et ils permettent de publiciser les succès, donc, de rendre plus concrets les progrès.

Travailler avec les savoir-faire, c’est comme lorsqu’on va aux pommes et qu’on ramasse les fruits qui sont à notre portée. Ça ne peut pas faire autrement qu’être plaisant et efficace!

 

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