On dit que la vérité sort de la bouche des enfants. Ils utilisent d’ailleurs des mots très puissants pour prévenir des accidents ou des maladies professionnelles aux conséquences graves. Êtes-vous prêts à les écouter?
Un enfant de 5 ans s’adresse à son père, avec un regard très inquiet. Il lui demande avant qu’il parte travailler : « Vas-tu revenir à la maison ce soir? ». Cette question, ce petit garçon la pose à son père depuis deux ans, chaque matin, avec la même inquiétude dans son regard. Ce petit homme est marqué, voire traumatisé par l’accident du travail grave que son père a subi dans le passé. Hospitalisé aux soins intensifs pour une période de temps qui a paru une éternité à son fils, ce jeune père de famille aurait pu ne plus jamais rentrer à la maison à la suite de son accident. Quand il a repris son travail, il a fait tout en son pouvoir pour travailler de façon sécuritaire. Et il s’est efforcé d’aider les autres à le faire avec une source de motivation très puissante, tatouée sur le cœur : les mots de son enfant.
Maintenant contremaître, il parle de son histoire à son équipe. Cette histoire est précieuse, car si elle touche des cœurs, les employés en question n’auront pas à passer par le même chemin que leur patron pour trouver la motivation nécessaire au développement des réflexes de prévention. Des histoires de ce genre nous sont partagées lors de nos cours Formation à la supervision et Superviseur et coach en SST. Entre autres, il y est question des rôles et des responsabilités du superviseur envers ses employés. Les participants ayant vécu des histoires semblables dans leur carrière déclenchent des discussions fondamentales dans nos groupes, comme : pourquoi travaillons-nous? Vous entendez déjà les réponses : afin d’avoir un revenu, de profiter de la vie en famille, de s’assurer que nos enfants ne manquent de rien, etc. « Manquer de rien » pour un enfant, c’est bien entendu synonyme de ne pas devoir se passer d’un parent pour le restant de ses jours.
Cela vient donner tout son sens au fait de bien réfléchir avant de poser un geste qui pourrait être imprudent. Penser à son enfant, qui se demande si on va rentrer le soir, peut donner tout son sens aux rappels des consignes de sécurité. Cela s’applique également aux décisions que l’on prend pour notre sécurité à l’extérieur du travail : lors des travaux à la maison, lorsque l’on conduit notre véhicule ou que l’on pratique un sport, par exemple.
Pour les jeunes, dès leur primaire, la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST) favorise des activités éducatives en matière de sensibilisation aux risques. Ne vous surprenez donc pas d’entendre un de vos enfants un jour vous demander : « Est-ce que tu portes ton casque pour ne pas avoir de gros bobos sur ta tête? », ou encore, « Est-ce que c’est vrai que tu peux être très malade si tu ne portes pas de masque à ton travail? ».
Comme gestionnaire, faites le test auprès de vos employés et demandez-leur si leurs enfants leur posent des questions sur les risques liés à leur milieu de travail. Parler de nos enfants nous ramène à l’une des raisons premières de notre existence et à l’importance de la préserver!
Un rappel visuel peut nous maintenir également aux aguets. L’ajout d’une affiche, comme celle de l’ASP construction, montrant un jeune enfant portant un casque de sécurité dont le titre est : « Vous voudriez le protéger toute sa vie… Commencez par vous! », correspond à un bon exemple en matière de source de motivation. Vous pouvez trouver des affiches de ce genre en faisant appel aux services du Centre de documentation de la CNESST.
De plus, la formation Susciter des comportements sécuritaires vous propose toute une série de stratégies performantes pour inciter votre personnel à adopter des pratiques de travail sécuritaires. C’est un rendez-vous!
