Quand vient le moment d’améliorer la sécurité dans un milieu de travail, il est beaucoup plus facile d’intervenir sur les machines que sur les gens. Logique, direz-vous, les gens sont beaucoup plus complexes que les machines! Obtenir d’eux des changements de comportement ne peut être envisageable sans d’abord remplir quelques conditions.
Un employeur qui a la volonté d’agir sur les comportements doit commencer par une sérieuse auto-évaluation de sa gestion de la SST. Assure-t-il une bonne prévention technique (organisation du travail, équipements et outillages sécuritaires, etc.)? Rien ne sert de jouer à l’autruche, nous savons tous que pour que les employés adhèrent à un changement de culture en SST, il faut que nous (l’employeur et ses représentants) prenions en charge efficacement la SST. Si le train va de l’avant, c’est déjà un très bon départ, mais la partie n’est pas encore gagnée pour autant…
Ça dépend de quoi encore? Ça dépend des employés, sur une base individuelle et collective.
Ça dépend d’eux individuellement parce qu’un travailleur peut être chez un employeur qui s’occupe à merveille de la prévention technique et continuer en tant qu’individu à ne pas opter pour les comportements sécuritaires. Un tel employé aura ses raisons d’agir ainsi (valeur, attitude, croyance, etc.). Reste que les croyances de ce dernier ne le mettent pas à l’abri du risque.
Ça dépend d’eux collectivement parce qu’un collectif de travail (la « gang »), c’est parfois fort. Et cela peut avoir une bonne comme une mauvaise influence sur les gens en termes de prévention. Pensons simplement aux leaders naturels, parmi les employés, qui peuvent déteindre sur les gens. Pensons aussi à la culture du groupe qui peut faire en sorte que ce soit bien vu, ou mal vu, d’agir pour la prévention.
En prenant conscience de ces facteurs influents, on comprend pourquoi il est plus complexe d’intervenir sur les gens que sur les machines. Nous savons, en tant qu’employeur, que nous avons un rôle important à jouer. Nous savons également que cela ne dépend pas que de nous, mais aussi d’eux. Voilà pourquoi nous devons trouver les messages qui sauront les toucher.
Au Centre patronal, nous pensons qu’un employeur confronté à des besoins de changements de comportement doit parler franchement à ses travailleurs. Il doit leur faire part des comportements non sécuritaires observés, leur demander leur collaboration, leur expliquer ce qu’il attend d’eux. Un bon bout de chemin doit donc être entrepris, à l’interne, par les représentants de l’employeur auprès des employés, et ce, quotidiennement. De temps à autre, le message de l’employeur peut être renforcé par une ressource externe (cela ne fait jamais de tort qu’un messager externe vienne dire à nos gens, de façon différente, les mêmes messages que nous).
La conférence Aujourd’hui, je ne le fais plus! fait prendre conscience aux employés que la meilleure des préventions ne peut s’effectuer qu’avec eux, parce qu’ils ont un rôle tellement important à jouer, en respectant les règles SST et en faisant preuve d’initiative. On doit leur dire…