Savez-vous quels niveaux de bruit sont émis sur vos lieux de travail et si l’exposition quotidienne au bruit de vos travailleurs respecte la réglementation? En cas de dépassement, connaissez-vous les mesures préventives prévues?
On mesure les niveaux de bruit en décibels (dB). Lorsque l’on veut mesurer ce que l’oreille humaine perçoit lors d’une exposition au bruit, on parle de dB(A). À titre indicatif, voici quelques exemples1 de mesures prises près de différentes sources de bruit :
Sur le plan légal, la valeur limite d’exposition au bruit continu2 sur 8 heures, prévue dans le Règlement sur la santé et la sécurité du travail (RSST), est de 90 dB(A). Il peut toutefois être prudent d’intervenir avant d’atteindre cette limite. D’ailleurs, si un travailleur est exposé à 85 dB(A) sur 8 heures de travail, c’est à partir de ce niveau que le Réseau public en santé au travail3 recommande que des mesures préventives soient prises.
Supposons que vous décidez de faire une évaluation environnementale portant sur le bruit dans votre entreprise. Des lectures de bruit stable, sur de courtes périodes de temps, avec un appareil que l’on appelle un sonomètre font d’abord ressortir les lieux et les postes à risque. Cela vous donne un portrait général, une cartographie sonore de votre milieu. Puisque la valeur limite d’exposition au bruit continu est 90 dB(A) sur 8 heures, les postes qui affichent des niveaux qui tournent autour, ou qui dépassent cette valeur, devraient attirer votre attention.
Bien sûr, ces lectures n’étaient que sur de courtes durées, donc ne peuvent être utilisées pour évaluer l’exposition au bruit de vos travailleurs sur une journée de travail. N’empêche que cela pourra vous aider à prioriser les actions à venir.
Vous vous rendez maintenant aux résultats obtenus avec des dosimètres. En effet, lors de l’évaluation, des travailleurs ciblés ont porté un appareil appelé un dosimètre afin de vérifier si la dose de bruit absorbée, durant tout le quart de travail, respectait la valeur limite permise de 90 dB(A). Or, si des travailleurs sont exposés à des niveaux qui dépassent la norme, le RSST précise trois premières étapes :
Afin de respecter les normes de bruit, trouver de l’équipement plus silencieux, favoriser son entretien et veiller à ce que les méthodes de travail soient moins bruyantes sont là de bons exemples à suivre. De plus, éloigner les postes de travail des sources de bruit peut faire une grande différence. Isoler la source de bruit par de l’encoffrement par exemple ou isoler le travailleur du bruit grâce à un local, en plus de voir à ce que les locaux soient insonorisés, sont là également d’autres avenues à explorer.
Toutefois, toujours selon le RSST, après analyse, lorsque ces étapes ne sont pas raisonnablement applicables dans votre contexte, ou lorsqu’elles sont en voie d’être implantées, le port des protecteurs auditifs est la dernière étape… incontournable!
Dans ce cas, afin de préserver la santé auditive des travailleurs, l’employeur doit :
Bien entendu, sensibiliser les travailleurs à l’importance de protéger leur ouïe et leur offrir la formation efficace en lien avec le port des protecteurs auditifs complètera votre démarche. Revenir sur le sujet, à des moments clés, comme dans les rencontres de sécurité ou les inspections des lieux de travail est très utile pour aider les employés à intégrer les bonnes pratiques.
Ainsi, plusieurs personnes doivent porter chaque jour des protecteurs auditifs. Qu’on choisisse des bouchons jetables, des bouchons réutilisables (il en existe plusieurs types) ou des coquilles, il y a des avantages et inconvénients à considérer. Par exemple, les coquilles sont pratiques pour un port intermittent et fournissent un bon ajustement rapidement, mais elles sont moins confortables dans un environnement chaud. Les bouchons jetables sont recommandés pour un port à long terme, mieux tolérés dans un environnent chaud et aucun entretien n’est requis…
Fournir les protecteurs en tenant compte des niveaux de bruit auxquels les travailleurs sont exposés et des besoins de la tâche (ex. : doit entendre certaines alarmes), ainsi que de confort sont là des critères à retenir. Chose certaine, le protecteur auditif doit permettre d’atténuer l’intensité du bruit ressentie, sous la limite d’exposition permise.
Également, afin d’assurer une protection maximale, un protecteur auditif doit adhérer parfaitement à l’intérieur du conduit auditif de l’oreille ou contre les côtés de la tête. Prenons l’exemple des bouchons, s’ils ont tendance à sortir du conduit, cela est un signe de déficience en matière d’ajustement. D’ailleurs, sachez que nul n’est égal devant le conduit auditif : la forme ainsi que le diamètre du conduit peuvent varier d’une personne à l’autre! C’est pour cette raison qu’il existe un grand nombre de modèles, parfois offerts en différentes grandeur (petit, moyen, large), comportant plusieurs caractéristiques physiques. Il est ainsi préférable d’essayer différents modèles afin de trouver bouchon…. à son conduit!
Pour en savoir plus, sachez que le Centre patronal couvre plusieurs familles de dangers, dont le bruit, dans le cadre du cours Identifier et contrôler les risques en milieu de travail.