La gestion des risques en milieu de travail demeure une préoccupation constante pour tous ceux qui ont à cœur la santé et la sécurité des travailleurs. Outre l’identification de ces risques, les moyens mis en place pour les faire connaître et les contrôler constituent un défi constant pour tous les gestionnaires. C’est d’ailleurs une responsabilité qui leur incombe en vertu du cadre législatif de la santé et de la sécurité du travail (LSST, art. 51). Ces dernières années, beaucoup d’efforts ont été déployés pour éliminer à la source des dangers qui pouvaient occasionner des blessures. Le principe de la tolérance « zéro » devenait incontournable.
Les risques associés aux machines doivent être identifiés et contrôlés. Les procédures et les mécanismes de sécurité sont conçus pour protéger les individus qui gravitent autour de ces outils de production. Ainsi, non seulement ces mécanismes de sécurité doivent-ils être fonctionnels, mais ils doivent, en tout temps, faire l’objet d’une préoccupation constante. Car une fois tous ces éléments mis en place, quel suivi est accordé? Si le devoir de prévoyance de l’employeur a été bien exercé, celui d’efficacité ne doit pas être défaillant, car les efforts n’auront servi à rien!
Peu importe toutes les mesures planifiées, il ne faut jamais oublier que ce sont des êtres humains qui concevront, construiront, utiliseront et entretiendront toutes ces machines. Et la perception du risque est bien différente d’un individu à l’autre. Cette perception dépend des expériences de chacun, mais surtout de l’écart entre cette perception et le risque lui-même. Cette perception sera l’élément déclencheur de l’adoption ou non du comportement sécuritaire. Mais que cette perception rende les mesures de prévention inefficaces, il n’en demeure pas moins que les mesures réglementaires identifiées « Tolérance Zéro » doivent être appliquées. Les interventions de la Commission de normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST) à cet égard auront donc toute leur importance, car elles ont aussi un rôle à jouer. Un rôle de contrôleur protecteur qui doit être exercé avec rigueur, en lien direct avec les responsabilités édictées par la loi (pouvoirs de l’inspecteur, LSST, art. 179-180).
Ce n’est qu’avec l’engagement de tous que la réduction des accidents sera significative. Certaines entreprises ont déjà introduit des mécanismes d’évaluation et de développement de cet engagement auprès de leur personnel. Cette approche donne des résultats enviables en prévention et en réduction des accidents. Basée sur des modèles qui ont fait leurs preuves, cette démarche s’initie par l’engagement de la haute direction en favorisant l’interdépendance de tous les intervenants pour atteindre le niveau de maturité optimale en SST.
Acteurs prédominants dans l’implantation d’une culture durable en SST, les superviseurs doivent avoir le support nécessaire pour remplir leur rôle et contribuer efficacement à la santé et sécurité. Le développement d’un superviseur devra donc tenir compte des éléments clés visant à accroître sa performance en SST. L’identification de ceux-ci est essentielle, car l’entreprise pourra cibler les facteurs de succès et évaluer si les résultats sont atteints. Des exemples pratiques ont été implantés dans certaines entreprises et ces expériences méritent d’être partagées.