Comment, dans certains milieux, un gestionnaire ou un employé arrive-t-il à discuter, avec aisance, avec une personne ayant pris un risque pour sa propre santé et sécurité au travail? Pendant la discussion, qu’est-ce qui aide cette personne à prendre conscience des risques, de façon bien réelle et bien ressentie? Comment cette prise de conscience peut-elle mener à une prise en charge et à une autonomie permettant de développer son esprit sécuritaire? Pour y répondre, je vous ferai part de mes observations et de cinq types de savoir en santé-sécurité tirés du plus récent livre de Renée Cossette. Vous comprendrez ainsi que la chaleur humaine, au cœur des relations de confiance entre les personnes, est une précieuse alliée.
Tous engagés en santé-sécurité, dans la confiance
Selon mes observations, les milieux où l’on est témoin de prises en charge de la santé-sécurité sont ceux où il existe d’abord une vision globale de la responsabilisation : tous les paliers hiérarchiques croient aux bénéfices de la prévention et agissent conformément à leurs convictions. Dans ces milieux, la culture de l’entreprise favorise le développement de saines relations de confiance entre tous.
Entrer réellement en communication
Les membres de la direction, les gestionnaires et les employés sont actifs au sein de projets communs liés à la santé et sécurité du travail. Loin des monologues où le gestionnaire ou l’employé ne fait que répéter la règle de SST, on s’intéresse plutôt à son interlocuteur et à ce qui freine les agissements sécuritaires. La chaleur humaine joue alors un rôle décisif, car la personne se sent écoutée dans ses besoins et reconnue dans sa capacité à aider et à trouver une solution. Cette démarche nécessite une bonne dose de rigueur également, car comprendre les différents facteurs qui ont mené au comportement non sécuritaire demande de bien analyser la situation et d’installer une collaboration pour mettre sur pied des solutions durables. On entre réellement en communication avec l’autre et cela donne des résultats!
Les 5 types de savoir en santé-sécurité
Vous avez remarqué que chaleur et rigueur font particulièrement bon ménage en santé et sécurité du travail? Ces éléments forts sont mis en avant par notre collaboratrice de longue date Renée Cossette, psychologue-formatrice et présidente de la firme CRÉANIM. À l’occasion de la formation Exercer un leadership mobilisateur en SST : observer, agir et communiquer, présentée en collaboration avec CRÉANIM, nous intégrons plusieurs leviers puissants pour favoriser une culture de prévention, dont les cinq types de savoir en santé-sécurité :
- Le savoir (posséder des connaissances en SST)
- Le savoir-faire (comment exercer une tâche de manière sécuritaire)
- Le savoir-être (la santé-sécurité comme valeur, menant à des initiatives sécuritaires)
- Le faire-savoir (communiquer, ouvrir le dialogue pour aider l’autre à être sécuritaire)
- Le savoir-faire cheminer (accompagner dans l’atteinte des objectifs individuels ou d’équipe)
Un livre et des outils pour une approche humaine
Bien intégrer ces cinq types de savoir précis, à tous les niveaux hiérarchiques de l’entreprise, est un cheminement SST profitable pour tous. Il mène à une prise de conscience individuelle et collective de notre capacité à faire vivre nos convictions en prévention. Récemment, Renée Cossette a écrit le livre Cinq types de savoirs en santé-sécurité du travail, pour une culture de prévention vivante, solide et pérenne, dans lequel elle propose un modèle pour l’implantation de ces cinq types de savoirs ainsi que des outils – dont deux aide-mémoires – pour intervenir lorsque l’on observe un comportement non sécuritaire ou que l’on souhaite effectuer du renforcement positif après avoir observé un comportement sécuritaire. Ces aide-mémoires sont aussi utilisés lors des formations Exercer un leadership mobilisateur en SST : observer, agir et communiquer et Comment bien faire passer vos messages en SST, toutes deux offertes par le Centre patronal SST.
J’ai été mise à contribution dans l’élaboration de ces deux aide-mémoires et, je peux en témoigner, j’ai vu comment ils ont aidé les gestionnaires et les employés dans leurs interventions. Les repères qu’on y trouve ont permis de faire prendre conscience des risques et des conséquences en matière de santé-sécurité, le tout en maintenant un climat de confiance. Au fil du temps, ces deux outils ont pu subir des adaptations liées aux besoins des gestionnaires et des employés qui les ont testés à l’occasion de séances de coaching.
Pour en revenir à l’importance du climat de confiance, celui-ci s’avère l’objectif principal du livre de Renée Cossette, et ce, afin d’assurer une culture de prévention. Elle donne d’ailleurs des explications fort éloquentes sur les conditions gagnantes à jumeler aux cinq types de savoir pour créer et maintenir un climat de confiance. Pour solidifier le tout, des exemples récoltés en entreprise aident à démontrer comment cette approche globale a fait ses preuves… comme quoi la chaleur humaine est pleinement au service de la prévention.