Mot de la rédaction

Accomplir notre destin collectif en SST

Par Jasmin Pilon

Printemps 2023 (vol. 39, no 1)



Le présent numéro de Convergence SST traite du changement et de l’importance de bien le maîtriser et le gérer, et de faire en sorte que vos équipes et collègues l’envisagent avec hardiesse.


Le changement est une caractéristique intrinsèque à toute activité – ou presque –, et la SST n’y échappe pas. Aussi bien, alors, faire sienne l’expression latine amor fati (aimer son destin) et embrasser le changement en tentant d’y trouver son compte et d’enrichir sa pratique.


Les cinq premiers articles de cette édition de Convergence SST abordent le changement en santé-sécurité de manière concrète, en examinant comment les entreprises doivent (ou devront) ajuster leur fonctionnement pour se conformer à diverses nouveautés législatives.


D’abord, les conseillers en SST Alain Tremblay et Francine Gauvin s’attardent aux plus récentes phases du déploiement de la Loi modifiant le régime de santé et de sécurité du travail. Celui-ci explique entre autres les spécificités des programmes de prévention et des postes de représentant et de coordonnateur en SST sur les chantiers de construction, de même que les formations qui seront obligatoires à compter de 2024. Francine Gauvin décrit pour sa part les avenues qu’il est possible d’emprunter à la suite d’une décision de la CNESST, qui peut dorénavant faire l’objet d’une contestation directement auprès du Tribunal administratif du travail.


Ensuite, Dominique Beaudoin, conseillère en SST, aborde avec la conseillère-experte de la CNESST Sophie Charron les nouvelles valeurs limites d’exposition au bruit et celles ayant trait aux niveaux de pression acoustique continue, comprises dans les modifications apportées au Règlement sur la santé et la sécurité du travail. Rappelons que la surdité, l’augmentation des risques de SST, de même que les troubles cardiovasculaires et la hausse du stress, font partie des effets dommageables du bruit.


De plus, Louise Neveu du Centre patronal SST et Gaétan Leblanc de Sécurité machines inc. dissèquent les nouveautés règlementaires modifiant la gestion des espaces clos (rôles des intervenants, travaux, etc.).


Enfin, Me Régine Manacé recense des décisions récentes mettant en cause des travailleurs étrangers temporaires (page 16), une main-d’œuvre de plus en plus abondante au Québec, et dont le nombre a quasiment doublé depuis 2017 dans le secteur agroalimentaire.


Les trois derniers textes de la revue offrent des perspectives a priori plus conceptuelles et imagées. Ils vous permettront d’élargir vos horizons et serviront de source d’inspiration pour des actions SST néanmoins tangibles.


Illustrant ses propos au moyen d’exemples évocateurs tirés de son riche parcours professionnel, le conseiller en SST François Boucher montre comment les formations en santé-sécurité ne font pas que dispenser des savoirs importants, mais agissent aussi comme ferment pour l’engagement, la motivation et l’appartenance. Je signe par ailleurs un billet qui explore les vertus du professionnalisme. Souvent tenue pour acquise et sous-exploitée, cette valeur demeure pourtant indispensable afin d’épouser plus sereinement le changement.


Enfin, notre conseillère Lorena Fernández synthétise les risques et les perspectives favorables en santé-sécurité de l’intelligence artificielle, qui pour l’heure générerait un sentiment de confiance auprès de 50 % des salariés seulement.


Le changement est inhérent aux différents secteurs d’activité, qui doivent naturellement s’ajuster afin de demeurer compétitifs au sein d’environnements changeant parfois de manière brusque et non linéaire. Cela bouleverse certes nos habitudes et repères, mais il s’agit du destin naturel des organisations et, collectivement, de nous tous.

Jasmin PilonConseiller en communication

Jasmin Pilon s’intéresse particulièrement à la gestion stratégique de la communication et aux nouvelles technologies de la SST (EPI intelligents, robotique collaborative, cybersécurité, etc.), ainsi qu’aux enjeux qui les accompagnent. Il est titulaire d’une maîtrise en sciences de la communication et d’un baccalauréat en administration des affaires.