La présente édition de Convergence SST aborde des modalités et enjeux spécifiques au travail des jeunes, qui n’ont jamais été aussi nombreux dans les milieux professionnels québécois.
Si l’on fait exception des années marquées par la COVID-19 (2020-2022), le taux de chômage au pays a atteint récemment son plus bas niveau au cours du dernier quart de siècle. Cela force nombre d’entreprises à s’appuyer sur des employés de plus en plus jeunes, notamment dans les secteurs de l’agriculture, du commerce de détail et des services de restauration.
Or, les jeunes sont généralement plus susceptibles de subir une lésion professionnelle et courraient deux fois plus de risques d’accidents graves que les travailleurs plus âgés.
Si vous lisez ces lignes, il est fort à parier que vous cumulez plusieurs années d’expérience professionnelle, et ce, dans différents secteurs d’activité. Mais tentez de vous rappeler l’adversité à laquelle vous avez été confrontée à vos débuts : quarts de travail atypiques, peu payants, au petit matin ou tard en soirée, conciliation difficile avec les études – voire avec d’autres emplois –, etc.
Rien de bien différent de ce que vivent aujourd’hui les jeunes qui, inévitablement, doivent aussi composer avec le stress et les changements physiques et cognitifs inhérents à l’adolescence, et la difficulté de compartimenter ou d’harmoniser les différentes sphères de leur vie.
Qui plus est, par la force des choses, ils ne jouissent ni d’une expérience professionnelle robuste ni des heures de formation en santé-sécurité de leurs collègues plus âgés. Ainsi, que ce soit par excès de confiance ou par inexpérience, les jeunes sont plus à même de commettre des impairs ou de se trouver dans une situation hasardeuse.
Pour autant, ces premières affectations sont cruciales, car elles forment le socle de leurs parcours socioprofessionnels. Elles favorisent le développement de l’autonomie et du sens des responsabilités, ainsi que l’acquisition d’innombrables habiletés.
Afin de vous aider à mieux accompagner les jeunes faisant leurs premiers pas dans la vie professionnelle, la parution automnale de Convergence SST propose quatre articles.
Au menu dans ce Convergence SST
D’abord, Louise Neveu examine concrètement les changements survenus depuis l’adoption, au printemps dernier, de la Loi sur l’encadrement du travail des enfants. Ensuite, un tour d’horizon des initiatives de la CNESST pour cette clientèle, jugée prioritaire en raison de ses vulnérabilités particulières, est présenté. Puis, Caroline Huot se penche sur les nombreux risques psychosociaux qui guettent les jeunes travailleurs en entreprise, les facteurs engendrant leur apparition, et les moyens de les prévenir. Enfin Lorena Fernández explique comment faciliter l’intégration des jeunes et des différentes catégories de salariés, préserver la cohésion et créer des environnements intergénérationnels inclusifs.
Trois autres articles n’ayant pas trait au travail des jeunes, mais couvrant d’autres sujets d’actualité en santé-sécurité, complètent ce numéro.
Je signe ainsi un texte qui dresse un inventaire des néologismes du domaine de la SST et vous permettra de mieux saisir ces « jargonneries » et, par exemple, de comprendre votre collègue vous annonçant son intention de faire du « bureau plein air » pour mieux « s’épanouir discrètement »!
Alain Tremblay, pour sa part, décortique les éléments clés de l’approche par multiétablissements et fournit des éléments pratiques issus de la Loi modernisant le régime de santé et de sécurité du travail visant à rendre les comités, représentants et coordonnateurs en SST plus efficients.
Pour conclure, nous avons fait appel à l’ancien directeur – Développement des programmes du Centre patronal SST, Denis Dubreuil, aussi spécialiste du contexte SST touchant les entreprises de compétence fédérale, pour préciser les situations de travail qui requièrent une formation, conformément à la législation canadienne.
Bonne lecture!
Jasmin Pilon • Conseiller en communication
Jasmin Pilon s’intéresse particulièrement à la gestion stratégique de la communication et aux nouvelles technologies de la SST (EPI intelligents, robotique collaborative, cybersécurité, etc.), ainsi qu’aux enjeux qui les accompagnent. Il est titulaire d’une maîtrise en sciences de la communication et d’un baccalauréat en administration des affaires.